PRINTEMPS
ÉTÉ 2025
HAUTE COUTURE
PRINTEMPS-ÉTÉ 2025
ICARE
En commençant cette saison de Haute Couture, je me suis mis en quête de références de couleurs anciennes et inhabituelles. Je me suis retrouvé chez un antiquaire avec un stock de rubans des années 1920 et 1930. Avant la guerre, beaucoup de ces rubans étaient créés à Lyon et expédiés dans le monde entier. Mais lorsque l’Allemagne a envahi la France, de nombreuses bobines de ruban ont été cachées, perdues pour une période de l’histoire.
HAUTE COUTURE
PRINTEMPS-ÉTÉ 2025
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Vous verrez certains de ces rubans ce matin sur les robes de cette collection. En passant ma main sur eux l’année dernière, j’ai compris ce que je voulais faire : créer quelque chose qui semble nouveau parce que c’est ancien. J’en ai assez que tout le monde assimile constamment la modernité à la simplicité : la nouveauté ne peut-elle pas aussi être travaillée, baroque, extravagante ? Notre fixation sur ce qui est ou paraît moderne est-elle devenue une limitation ? Nous a-t-elle fait perdre notre imagination ?
Le processus a commencé par les couleurs des rubans. Il y avait des beurres, des safrans, des verts paon délavés et des bruns safranés brûlés. Nous avons surnommé le brun “toast” et le gris français chaud “vison”. Ils m’ont donné envie de voyager dans le temps, de dessiner des silhouettes qui pourraient évoquer la Haute Couture du passé. J’ai passé des mois à étudier les grands chapitres des grands couturiers de différentes décennies : Madame Grès, Charles Frederick Worth, Paul Poiret, Yves Saint Laurent et Azzedine Alaïa. Je ne voulais pas copier leur travail, mais apprendre d’eux.
Les silhouettes que vous voyez dans cette collection évoquent un large éventail de références
- d’obsessions - du siècle dernier : les formes sinueuses et courbes des années 1920 et 1930 (ce que j’appelle la déco liquide) prennent forme ici dans une fragile georgette de soie brodée de perles japonaises, qui est ensuite montée sur une toile de corset française moulée en pointes de hanches scandaleusement tranchantes. Nous avons simplifié et allongé les vestes Schiaparelli d’avant-guerre aux épaules sévères, en les associant à des jupes colonnes longues comme le sol, coupées en biais, en double satin, dans le style des années 1990.
Outre les expériences et les allusions à la forme, nous avons également expérimenté des techniques. Nous avons taillé notre blazer Schiap emblématique dans de l’ultra-suède et l’avons surbrodé avec des fils de satin de soie. Nous avons baigné des plumes dans de la glycérine pour leur donner du poids avant de les brosser avec de la kératine, ce qui leur a donné une texture semblable à celle des costumes de Ginger Rogers (à son époque, dans les années 1930, cet effet était obtenu avec de la fourrure de singe). Le deuxième âge d’or de la Haute Couture, celui des années 1950, se traduit par des silhouettes rigoureuses qui ont été reproportionnées. Une robe baby doll de ligne A est tombée sur les hanches, qui ont été rembourrées pour faire écho à la ligne du buste. Le tout est réalisé dans un satin cuir épais et lustré, orné des codes de la Maison Schiaparelli (le Trou de la serrure, la Colombe,l’Anatomie) en point de satin matelassé, composé de milliers de gouttelettes de quartz fumé tremblantes. Il y a même un hommage à certaines des robes les plus raffinées d’Elsa, comme un dos nu plissé en tulle polyamide couleur sable, qui lui confère une intégrité, un poids et une modernité impossibles à obtenir avec de la soie. Les ateliers maîtrisent également une technique qui consiste à construire un corset en toile, à le recouvrir de fines couches de laine et de coton, puis à tendre du satin de soie avec un élastique pour obtenir un effet sans couture. Chaque look a été nourri et bichonné comme un bébé, tout comme nos chaussures et nos sacs, tous traités comme de petits bijoux et brodés selon toutes sortes de techniques, du cordon Matador aux rosettes en résine.
Et une dernière chose. À propos de ce titre : la Haute Couture est par définition une quête de la perfection. Chaque saison peut ressembler à une lutte donquichottesque, à une ascension, pour atteindre un niveau d’exécution et de vision toujours plus élevé. Mais nous le faisons - je le fais - pour vous, nos téléspectateurs, nos clients, nos adeptes passionnés.
Nous faisons de la Haute Couture par amour, bien sûr. Mais nous le faisons aussi par devoir. Je n’oublie jamais que j’ai la chance de diriger ce qui est peut-être la dernière grande Maison à avoir été ressuscitée. C’est ma joie, mais aussi ma responsabilité, de continuer à améliorer notre travail. La Haute Couture aspire à atteindre de grands sommets ; c’est une promesse d’évasion face à la complexité de notre réalité. Elle nous rappelle aussi que la perfection a un prix. Jusqu’où pouvons-nous aller, nous les couturiers ? Aussi haut que le soleil et les Dieux nous le permettent.
Daniel Roseberry
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LE TROU DE SERRURE
Un code iconique de la Maison.
Conçu à l'origine par Elsa Schiaparelli elle-même comme une fermoir sur un sac à main afin d'apporter une aura de mystère à cet objet du quotidien, le Trou de Serrure est un code iconique de la Maison. Daniel Roseberry continue d'utiliser cet emblème au travers de ses collections sur des sacs, des bijoux, des boutons et des broderies.
LE TROU DE SERRURE
Un code iconique de la Maison.
Conçu à l'origine par Elsa Schiaparelli elle-même comme une fermoir sur un sac à main afin d'apporter une aura de mystère à cet objet du quotidien, le Trou de Serrure est un code iconique de la Maison. Daniel Roseberry continue d'utiliser cet emblème au travers de ses collections sur des sacs, des bijoux, des boutons et des broderies.
Monica Barbaro en Schiaparelli
Haute Couture
Printemps-Été 2024
Naomi Watts en Custom Schiaparelli
Haute Couture
UNE HISTOIRE & UNE VISION
"La création de robes n'est pas pour moi une profession mais un art."
De son imagination inventive et de sa vision révolutionnaire sur les vêtements de sport, la Haute Couture, l'art, les parfums, les éléments ordinaires transformés en créations élaborées, Elsa Schiaparelli a insufflé un esprit créatif à la mode du 20ème siècle. Ses collaborations iconiques avec des artistes comme Dalí, Cocteau, Man Ray et Giacometti sont devenues légendaires.
Aujourd'hui, la Maison Schiaparelli cultive cet incroyable héritage pour offrir aux femmes du 21ème siècle l'essence d'un style audacieux et d'une allure intemporelle.
UNE HISTOIRE & UNE VISION
"La création de robes n'est pas pour moi une profession mais un art."
De son imagination inventive et de sa vision révolutionnaire sur les vêtements de sport, la Haute Couture, l'art, les parfums, les éléments ordinaires transformés en créations élaborées, Elsa Schiaparelli a insufflé un esprit créatif à la mode du 20ème siècle. Ses collaborations iconiques avec des artistes comme Dalí, Cocteau, Man Ray et Giacometti sont devenues légendaires.
Aujourd'hui, la Maison Schiaparelli cultive cet incroyable héritage pour offrir aux femmes du 21ème siècle l'essence d'un style audacieux et d'une allure intemporelle.